Christophe Mourthé, 44 ans, est aujourd'hui le
photographe du fétichisme érotique chic. Également auteur de nombreux clichés
de stars comme Renaud, Sheila, Lio, Ophélie Winter ou encore Jean-Marie Bigard,
il fut le premier à avoir travaillé régulièrement avec Mylène Farmer au début
de leurs carrières respectives. De lui la star disait: "petit diable qui
réussit à prendre mon âme". La preuve, cette série de 30 photos
argentique en noir et blanc, de dimensions modestes 60 x 90, qui immortalise une Mylène
devenant Farmer..

Extrait
d'une interview donnée à VSD:
VSD. Et vous faites des photos ensemble ?
Pas tout de suite. Nous nous voyions, nous discutions de nos univers respectifs.
Et, plus nous passions du temps ensemble, plus nous sentions l'un et l'autre que
nous avions beaucoup de points communs, que nous nous comprenions d'un regard.
Au bout de quelques mois, la relation est devenue très fusionnelle. Laurent
Boutonnat était très occupé et, du coup, Mylène passait la majeure partie de
son temps avec moi. Une véritable passion amoureuse a fini par naître. J'étais
convaincu que Mylène était la femme de ma vie.
VSD. Cette passion était réciproque ?
. Je crois. Nous vivions une romance sublime, avec quelque
chose de très enfantin, sans bien savoir ni l'un ni l'autre les limites à ne
pas dépasser. Le secret, l'obligation de cacher l'intensité de nos rapports
nourrissaient aussi cette histoire. Je crois d'ailleurs que cette intimité
absolue m'a permis d'obtenir des choses rares, uniques, lors de mes prises de
vue avec elle.
VSD. Justement, comment se déroulaient vos séances de photos ?
Tout était simple, facile. Mylène était radieuse,
riait. Elle se livrait totalement devant l'objectif. Nous nous amusions à
commenter les clichés ratés. Je crois savoir qu'elle est beaucoup moins cool
aujourd'hui, qu'elle exige la destruction des clichés qui ne lui plaisent pas.
Je distribuais des dizaines d'images « libres de droits » pour
illustrer des articles. Mylène me payait tout, les photos, les sorties, tout.
Elle était aussi très exclusive dans notre collaboration.

VSD. C'est-à-dire ?
Elle acceptait mal que je travaille pour d'autres
artistes. J'ai eu droit à une véritable crise le jour où elle a appris que
Jakie Quartz souhaitait travailler avec moi. Quand Mylène a su que j'avais
accepté, elle m'a demandé combien cette séance devait me rapporter et m'a
fait un chèque du montant exact en me glissant : « Tu n'iras pas ! »
J'étais amoureux, j'ai cédé.
VSD. Et quels étaient vos rapports avec Laurent Boutonnat ?
Je le voyais très peu, à la différence de Bertrand Le Page
qui était très présent. Nous passions souvent des soirées entières, Mylène,
Bertrand et moi. Des soirées largement arrosées de Dom Pérignon et d'autres
choses. C'étaient les années 80 et, pour la plupart des gens du
show-biz, c'était normal. Bertrand Le Page était un type brillant, génial,
mais aussi très autodestructeur. C'était ça l'environnement de Mylène à l'époque.
Seul Laurent Boutonnat était clean à ce moment.
VSD. Vos rapports privilégiés ont-ils eu une influence sur elle ?
J'ai vraiment apporté ma pierre à l'édifice. C'est en
grande partie grâce à moi que Mylène a adopté la couleur rousse en
s'inspirant de l'un de mes « Casanovas ». D'ailleurs, quand je
regarde la star d'aujourd'hui, je n'ai pas l'impression d'un grand changement.
Son photographe « officiel » n'a pas transformé cette image. Il
l'a juste renforcée, mais Mylène est devenue plus aseptisée, une icône
intouchable.
VSD. Pourquoi avoir cessé cette collaboration ?
Il y a eu un clash ou, plus exactement, une déchirure.
Nous sommes partis en vacances ensemble. Laurent Boutonnat devait venir avec
nous. Évidemment, je craignais le pire, vu l'intensité de mes relations avec
Mylène. J'ai donc demandé à une amie de m'accompagner. Mais les rapports
entre les deux filles sont très vite devenus explosifs. L'ambiance était très
tendue. J'ai craqué et je suis allé finir mes vacances ailleurs avec mon
amie. Mon histoire avec Mylène devait s'arrêter là.
VSD. Depuis, vous l'avez revue ?
Jamais ! Mylène m'a rappelé à la fin des
vacances. Elle voulait continuer à travailler avec moi. J'avais accepté un
rendez-vous auquel je ne suis pas allé. Quelque chose s'était cassé et il m'était
impossible de devenir, auprès d'elle, un « simple » photographe.
Cette rencontre m'a collé à la peau pendant des années. Ce fut une période
de vrai bonheur et un moteur dans ma carrière. Mon seul regret : avoir
laissé passer une femme.
Extrait IM 12, hiver
2003
Le tournage du
clip de Tristana a été une véritable campagne napoléonnienne. Laurent et
Mylène avait tellement envie de faire du cinéma...Tout ça n'était que des
répétitions pour Giorgino. A l'époque, comme je faisais de l'érotisme, on
avait été approché pour que Mylène pose nue mais elle était très pudique.
Cette série de photo, qui fait croire qu'elle pose nue, s'est faite dans un
studio, rue des Acacias, Paris 17e. Elle avait confiance en moi mais ce fut ma
dernière séance avec elle. Elle aimait beaucoup cette série...
L'inspiration de
la série "casanovas" (interdit au moins de 18 ans !)

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