



|
*
La
conception du décor du clip
Présentation
de l'artiste
Martial Leiter, né en 1952, peintre et dessinateur de presse dans
différents journaux suisses de 1974 à 1994 a livré un champ de blé à près de trois cents créatures, mi-hommes
mi-oiseaux. Il expose depuis 1970 son travail de peintre-dessinateur dans des musées,
centres culturels et très nombreuses galeries, en Suisse et à l’étranger.
Il
illustra des livres et publia certaines de ses œuvres et fut également créateur de décors de
théâtre. Mais c'est ça toute dernière création qui a visiblement
inspiré Mylène pour son dernier clip autant que l'univers rendu par
les photos de Pierre-William Henry qui a suivi ces épouvantails tout au
long des saisons sur le site de Cernier en Suisse.
  
Naissance
d'un concept
Ils
se sont abattus sur un grand champ de blé vert, tel un vol de corbeaux
géants. Grande assemblée muette vêtue de noir, les épouvantails de
Martial Leiter vivront au rythme des saisons, jusqu’au
31 mars 2005 prochain. Hier, le vent faisait claquer et onduler les
amples tuniques: ailes ainsi déployées, les silhouettes allaient-elles
reprendre leur envol?
«En fait, il s’agit d’une
culture d’épouvantails liée aux mêmes paramètres que les autres
cultures! La tempête peut les abîmer, voire les emporter. Qui sait?
Mais j’espère qu’ils dureront le plus longtemps possible, car ils
ont nécessité beaucoup de travail», commente l’artiste
d’origine neuchâteloise.
Evoquées,
comme on lance une idée un peu folle, au cours d’une discussion avec
Valentin Raymond et Maryse Fuhrmann, responsables des Jardins musicaux,
ces étranges créatures se sont concrétisées à partir des dessins de
Leiter dans deux ateliers lyonnais, l’un pour le moulage des têtes,
l’autre pour la confection des voilures. «L’épouvantail est un
thème universel que j’ai intégré dans mes œuvres depuis de
nombreuses années déjà. C’est une extension humaine qui permet de
multiples interprétations». Qui sont-ils, ces hybrides mi-hommes
mi-oiseaux regroupés en grappes plus ou moins fournies? D’où vient
cette horde mouvante clouée sur place et condamnée au silence, puisque
privée de bouches? Chacun reste libre de prêter les intentions qu’il
veut à ces masques impassibles, dont l’immobilité contraste avec
l’ondulation de leur vêtement léger.
«C’est une œuvre de silence,
qui se décline dans les éléments essentiels que sont la terre, le
ciel, le vent». Une œuvre qui est appelée à évoluer au gré
des
humeurs du temps: elle essuiera les morsures du soleil, les gifles de la
pluie, le poids de la neige. Une œuvre chargée de
poésie, qui se modulera en fonction de la lumière et des couleurs de
la nature environnante. «Je n’ai pas cherché à être morbide, même
si les têtes ressemblent à des crânes. J’ai voulu des couleurs
sombres pour qu’elles contrastent avec les tonalités ambiantes».
Encore vert, le blé va mûrir; puis les labours feront table rase des
épis jaunes et les gelées, peu à peu, s’en viendront répandre des
perles argentées au pied des grands épouvantails…(source:
http://fglyon.free.fr/)

Le
choix de Mylène
Dans le clip de son dernier single diffusé depuis peu, «Fuck Them All»,
la sulfureuse Mylène Farmer dégomme à coups de sabre une bande d’épouvantails.
La chanteuse est tombée sur le
travail de Martial Leiter par hasard,
à la faveur d’un reportage TV consacré à l’expo du Site. «J’ai
d’abord été contacté par les producteurs du clip puis, en janvier,
par la chanteuse elle-même, raconte Martial Leiter. J’ai
d’abord hésité, je voulais préserver les épouvantails d’une éventuelle
captation. Je ne serais pas entré en matière si la demande était
intervenue quelques mois plus tôt».
Effectuée en
Roumanie, dans la patrie de Dracula, la reconstitution du décor et des
épouvantails «est relativement fidèle, estime l’artiste. Il y a
des points de rencontre avec mon univers, mais le traitement infligé
aux épouvantails appartient à Mylène Farmer, à son monde gothique».
Sanglante, cette appropriation n’est pas de nature à le perturber. «C’est
une interprétation. Au même titre, finalement, que toutes les photos
prises sur le Site par des particuliers, dont chacune témoigne d’un
regard subjectif sur l’œuvre».
Les modèles de masques réalisés pour Espace et Cie
par François Germain le sculpteur et Martial Leiter; mesurent Ht
: 25 à 35 cm et sont principalement en mousse polyuréthane.
"Au départ, il était
prévu de tourner le clip sur place, à Cernier (Suisse). Des repérages ont
d’ailleurs été effectués à cet effet, mais en janvier, la
neige manquait et la chanteuse en voulait, ce qu’on ne pouvait bien sûr
pas garantir». Lignes électriques défigurant le paysage,
difficulté à trouver une usine désaffectée pour d’autres prises de
vue ont finalement poussé l’équipe à aller voir ailleurs. (source:
l'express suisse)
Retour
au clip
|